jeudi 3 avril 2014


Le blog aux 121 images

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Vivaldi - Concerto RV 498 in La minore (Sergio Azzolini - fagottо)

 














LA BELLE HISTOIRE

 DE LA

 COMMEDIA DELL'ARTE


Textes extrait de l'excellent livre
LA COMMEDIA  DELL’ARTE ‘ de l’écrivain  Pierre Louis DUCHARTRES
 Composition Jean Claude Riera Carrosi Colombani




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  Il y a bien longtemps  en des lieux différents, villes , places,  rues, des hommes que l’on nommait pas encore, jouaient une sorte de comédie, comédie qui vient du grec côme(village) et odé(chant), les premiers acteurs, allaient de village en village pour attirer le publique, manifester de la joie, pour raconter des histoires, chanter, mimer, jouaient de la musique,  ils se donnaient en spectacle, ce n’était pas encore   les comédiens  de la Commedia Dell’Arte. Terme italien utilisé dans de nombreuses langues, dont le français,  forme de théâtre populaire révélée vers le  XVIe siècle en Italie. Les origines de ce théâtre se perdent dans les brumes de l’antique classique.  Les farceurs, les tragiques, les poètes, les marchands d’orviètant, sont de tout les temps,  le premier art théâtral. Comme les troupes de la Commedia Dell’Arte, celle  de  Susarion, 8ièm siècles av j.C, avait réuni quelques farceurs en Icarie, pour les promener en Grèce ou à Thépsis, dans son fameux chariot bondé de barbouilleurs qui jouaient des comédies mêlées de musiques.








Les cordaces, ( Danse bouffonne ou lascive, chez les Grecs anciens, souvent liée à l ivresse. Des cordaces effrénées, rapides. Rien n était plus excitant au rire que les cordaces obscènes dansées sur l estrade....Encyclopédie Universelle)  Jouant leur parades mêlées de danses burlesques et de pantomimes,  l’acteur qui s’y exprime, n’intervient que par ses gestes, ses attitudes, voire ses mimiques, qui peuvent être soulignés par de la musique mais aucunement par des paroles.




Mais la Vieille Comédie périt par ses excès mêmes, comme la liberté athénienne et en même temps. Exclue de la politique, condamnée à s'abstenir de personnalités, elle cherche dans la vie privée une matière nouvelle, et s'attache à la satire générale des ,passions des travers et des humeurs des humains. Toutefois, cette métamorphose ne se fait pas en un jour. Entre la Vieille Comédie et la Comédie Nouvelle il y eut une époque indécise de transition, celle d'Antiphane, d'Eubulos, d'Alexis, qu'on a nommée la Moyenne Comédie, où, à l'instar de la scène sicilienne, on s'amuse à travestir les épisodes de la mythologie; ou bien encore, en attendant qu'un art plus habile sache peindre les caractères, on fait la satire des gens de lettres et des philosophes, on essaye des charges à demi vraies, à demi de fantaisie, le rustre, le cuisinier, le parasite, le fanfaron, dont les masques sont restés dans la comédie populaire de l'Italie





Acteurs ...
 







 
 
 
 
Acteurs comiques









Détail du cratère attribué au peintre de Promonos (vers 410 avant J.-C.), représentant les préparatifs d'un drame satyrique. L'acteur de droite représente Héraclès. Face à lui se tient un satyre, le corps couvert d'une peau de chèvre, tenant un masque. (Musée archéologique national, Naples.)
Encyclopédie Larousse.









On sait par Tite- Live (historien de la Grèce antique, 59 av J.C -19 ans après), la littérature Osque  était étudiée autant que le Grecque. Les Étrusques ont beaucoup apportés de choses aux Romains, le théâtre de Tuculum était en pierre, quand les théâtres de Rome étaient encore en bois. Les comédies qu’on y joué, préfiguraient sans doute la Commedia  Dell’Arte. Quand on les joua à Rome on les appela les Atellane, le nom leur est resté. Plus tard on les a appelées Exodiae parce que jouées souvent en fin de spectacle. Les Atellanes pièces improvisées sur scénario, genre  populaire paysans traitant de la vie quotidienne, jouées d’une façon triviale, souvent obscène, jouée à la suite d’une pièce tragique. Elles mettaient en scène des personnages stéréotypés et masqués en langue populaire. sans chaussures, souvent sans masque, jouées par des amateurs, elles eurent un énorme succé à Rome, où elles éclipsèrent l’ancien théâtre antique. Le peuple Romain s’ennuyait des tragédies Grecques, et préférait  un autre genre













La pentomine, soit avec argument chanté, soit simplement joué. Souvent un acteur parlait tandis qu’un autre acteur mimait ses paroles,. Le peuple préférait aussi le Funambulli. (les noms de quelques-unes nous sont parvenus : Macchus exsul (Maccus exilé), Gallinaria (le Poulailler), 
Vindemiatores 
 (les Vendangeurs), Surdus (le Sourd), Parcus (l'Économe). 
 Les  Pomponius de Bologne composa les pièces suivantes : 
Macchus miles, Pseudo-Agamemnon, Bucco adoptatus, 
 AEditumus, etc....




 
 
 
Mimes






 
 
Acteurs...












Bacchus - Silénus




 
 
Maccus
 


C'est un maladroit souvent paysans rustre , débauché, parfois soldat. Un physique grossier, grosse tête, chauve,quelque fois bossu, avec un long nez en bec de poulet, Pulcino en Italien, peut être est-il  l’ancêtre de Polichinelle.
 
 
 



 Papus

Un vieux libidineux, avare et ridicule, parfois ivrogne, est-il l’ancêtre de Pantalone ? possible. Un masque grossier...








Pappolisiène





Bucco

Un bavard , idiot, vaniteux , une physionomie aux grosses lèvres et grosses joues, se dit buffone en Italien,qui serait devenu bouffon...







Dossenus

Qui veut dire bossu (dorsennus) c’est un savent, prétentieux et sentencieux, rusé et glouton. Il cherche à se faire payer ses connaissances, il deviendra peut être plus tard, dans la Commedia Dell’Arté le Doctor. D’autres personnages , bizarres , croquemitaines , comédiens aux apparences extraordinaires, imaginaires, et folklorique , comme Manducus, sorte d’ogre, et Lamia une ogresse dévoreuse de petits enfants...



















Masques tragiques














Masque de satire







Nous retrouvons cette forme de théâtre dans ‘ les Balli di Sfessiana, de Callot vers 1622. Ville de Fescennia, ou Callot fit des croquis avant de graver ses justement fameux Balli.








Jacques CALLOT dessinateur et graveur Lorrain, né à Nancy en 1592
























.Les premières troupes Italiennes qui vinrent jouer en France en Italien, avaient assez hérité de telles traditions pour ce faire facilement comprendre par leur seule mimique, du publique qui venait assister à leur représentation. On peut imaginer que les troupes qui ont du garder pendant les premiers siècle de nôtre ère les traditions les plus pures héritées des Atellanes, ont du être les troupes ambulantes (souvent payées par l’état) et qui ont du pouvoir mener une existence parallèle et indépendante du grand théâtre aimé des lettrés .
 
 











La Commedia Dell’Arte présente alors un travail scénique d’expression essentiellement corporelle, des techniques d’acteurs, de jeux et d’improvisation, autour d’un simple canevas, d’un scénario. Les personnages représentent des types humains qui se définissent par un trait de caractère, une appartenance à un groupe social, un langage, un costume. Ils n’ont pas de réelle épaisseur psychologique. La structure est essentiellement symétrique : les vieux s’opposent aux valets qui apportent leur aide ou non à la réalisation du rêve amoureux des jeunes gens. La conclusion est toujours heureuse. Tous les acteurs, à l’exception du couple d’amoureux et des servantes portent un masque.



















Les pères de l’église n’avait jamais vu d’un bon œil, les libres inventions de ces comiques dont les costumes et les plaisanteries sentaient souvent le paganisme à plein nez. La présence des femmes sur les tréteaux paraissait également immorale. On se rappelle à cet égard que jusqu’en plein 18ième siècle le rôle des femmes était tenu par des Castrati dans l’État de l’Église.








Aux 14ième et 15ième siècles en même temps que souffle le vent de la renaissance, le véritable théâtre reprend sa place et son importance ancienne. A côté du théâtre noble appris par cœur ( Calambria de Bibiena, la mandragola de Machiavel, l’Aminta de Tasse...) un théâtre mêlé de chants, de clowneries,de danses et de facéties, un théâtre vivant, populaire retrouve le succès.
 
 
 
 









La seconde partie du 16ième siècle  voit surgir de véritable troupe de « Commedia Dell’Arte » commanditée par de grands seigneurs,  acteurs des rues et des place publiques. Dans les deux cas on reconnait les personnages comme : Pantalone, Zani, ect... Du 16ième siècle àu 17ième inclusivement, existeront en Italie la Commedia Dell’Arte avec des masques traditionnels et la  ‘Comedia Sostenuta’  jouée par les Académiciens,  pas de cloisons étanches entre les deux, mais la première se moquera souvent de la deuxième.
 
 
 
 
 
 
 



























LES THÉÂTRES.








Il est impossible de systématiser et d’attribuer à la Commedia Dell'Arte qu‘elle ce joue uniquement dans des théâtres ou sur  des tréteaux, elle s’adaptait aux cadres les plus variés. Les troupes itinérante devaient emporter dans un chariot de simples tréteaux démontables, des toiles, rideaux, accessoires, et costumes. C’était alors une vie de saltimbanques. Voir le gravures de Callot 17ième siècle. Les tréteaux étaient à une hauteur 1,m60 environ, le plateau divisé en deux parties inégales, les coulisses et la scène, par une grande toile tendue entre deux perches. Sur cette toile était une peinture représentant une place avec des perspectives de rues et de maisons. Deux ou trois fentes dans la toile ménagées l’entrée et la sortie des comédiens. Sur la droite et la gauche deux échelles donnaient accès au plateau.










A la renaissance et au 17ième siècle et par la suite, les troupes importantes disposaient de tout autres moyens surtout dans les grandes villes, des scènes plus grandes, et des décors de bois  plus importants, des machineries, et de vraies  mise en scènes.   

















Les Italiens ont eu le goût des mises en scène fantasmagoriques et somptueuses, figuration importante, du grand spectacle. Décors et machineries surprenants,concerts,ballets,  ,cavalcades, luttes, farces, interviennent dans le spectacle. Ce sont des spectacles que les Italiens appellent, opéra, dans le sens d’œuvres, et non dans celui ou nous l’entendons.
















LES MASQUES

















Les masques de la Comédia Dell’Arte, à l’inverse des masques antiques ne ne pleurent pas, ne rient pas, n’expriment aucun sentiments. Le masque oblige un jeu de corps incessant, parfait. Le poète Grec, Nonus de Panopolis ( 5 siècle après J.C) Nous dit à propos des mimes: Ce sont des gestes qui ont un langage, des mains qui ont une bouche, des doigts qui ont une voix .























Les masque scéniques Antiques, étaient de plusieurs sortes, comiques, tragiques ou  satiriques, on les nommait les ‘Personnes’ selon Phèdre, Horace... Fait en cuir doublé de toile ou en cuir moulé sur bois. Le volume du masque était proportionnel  à l’étendue de l’amphithéâtre, pour être vu des derniers gradins. Certains comportaient deux trous de différent diamètre, le son sortait vers la droite où vers la gauche, disposant ainsi de deux sons différents, ce la servait également de porte voix.






Le masque de la Comédia Dell’Arte était fait de cuir mince, souple et léger, doublé ou non de toile. Le masque pour l’acteur digne de le porter, ne l’entrave pas plus dans l’expression de la joie que de la douleur. On cite souvent à différente époque que des arlequins savaient arracher des larmes à leur auditoire.

















































Quelques personnages traditionnels.








ARLEQUIN








De tout les personnages traditionnels Arlequin  est à la fois le plus caractérisé et le plus énigmatique, l’un des derniers né de l’illustre famille. Il est de la famille des zanni, comme Scapin, polichinelle....., un homme de peu de valeur, mal élevé et méprisable, personnage insaisissable, peut être descendant des faunes ou des diables, on voit en lui la réincarnation d’un dieu, mais d’un dieu peu recommandable. Menteur, rusé, spirituel, railleur, bouffon et surtout infiniment ordurier. Avant le 17ième siècle, Immorale , ses mouvements étaient violents et de polissonnerie outrée. Dans les documents les plus anciens on le représente avec un phallus, les (lophophores), habillé d’un costume bigarré, symbole de pauvreté, costume qui se modifia en merveilleux triangles bigarrés par la suite. Son masque noir, traits grossiers, à l’origine était hérissé de poils orné d’une protubérance rouge au front, sa voix de fausset, ses pétarades et son pas trépidant, peut être dérivé de la danse macabre..Mais qui percera les mystères d'Arlequin? Il y a du dieu Mercure en lui, il s'est avancé à travers les siècles vers nous d'une nué de légende.









Un drôle de personnage, avec son costume de losanges noirs et blancs, c’est arlequin le magnifique, éclatant de lune, arlequin du crépuscule, arlequin du point du jour. Va chimérique arlequin dans ta fascinante pâleur
 



















On  trouve encore cette définition d’Arlequin dans le calendrier des théâtres de 1751 : Son caractère est celui d’un valet ignorant et simple dans le fond, mais qui fait son possible pour avoir de l’esprit, et pousse cette envie jusqu’à la malice. Il est gourmand, poltron, fidèle  actif, par crainte et intérêt. Il entreprend toutes sortes de fourberies et d’impostures. C’est un caméléon qui prend toute les couleurs. Il est agile , danse, saute, et fait des culbutes, quand le peuple lui demande.




BRIGHELLA








Dans la comédie Italienne, il est le personnage le plus inquiétant.Une fois vu, on ne l’oublie jamais avec son masque d’expression cynique de couleur olivâtre, nez crochu, des lèvres épaisses et sensuelles, avec ces moustaches de bellâtre recourbée aux extrémités, qui lui donnent  un air odieusement fanfaron.  le guitariste à la voix mielleuse c’est encore lui, il sait danser, et d’un air non achalent il sait parfois être vif de ses membres comme un singe. Dès qu’il a un peu d’argent il ne quitte plus les cabarets , provoque et insulte tout ce qui est plus faible que lui. Les femmes n’aiment pas Brighella, le craignent et l’admirent, elles ont peur de ses griffes et de ses fourberies. Brighella n’aime rien et ne respecte rien. Tel apparait être  dans les textes ancien Brighella. Vers le 17ième siècle, le caractère et les meurs vont s’adoucir mais il restera toujours, menteur, parjure, ivrogne et débauché. Au 18ième siècle ses descendants ce seront bien assagis, ils ne seront plus que des laquais, vêtu de la livrée...














 Quelques réflexions de Brighella : On ne doit pas dire voleur mais un mathématicien ingénieux qui trouve un chose avant que son propriétaire l’ait perdu. Pour faire un vol dans les règles .Il faut être assisté de trois diables : Un qui vous enseigne à prendre avec adresse ! un qui vous montre à bien cacher secrètement et un troisième qui vous persuade de ne jamais restituer ». Je suis très bavard, parce-que mon père était muet, et qu’il ma laissé un capital de paroles toutes neuves et qui n’avaient jamais servi, au reste, je suis bâtard




SCAPINO




 
  

Comme Brigella, Scapino est un valet-cicerone-bonne à tout faire, mais là ou Brigella donnerait un coup de poignard, Scapino préfère utiliser l’élasticité de ses gambes. Le nom de Scapino de scappare, (fuire c’est échapper) Scapino ressemble à un étourneau, il s’envole revient et gazouille, chaparde à droite et à gauche, s’envole et revient toujours, embrouille tout, oublie tout, sauf de tendre la main pour quémander.Amoureux comme les oiseaux au printemps, mais pour lui le printemps dure toute l’année,amoureux comme un oiseau pour le plaisir, sans rien compliquer, voltige d’une à l’autre, sans vice sans arrière pensée. D’un naturel menteur, sa personnalité n’a guère d’importance.













PANTALONE







 la silhouette de Pantalon, le vieux marchand, ses longues jambes rouges, son manteau noir flottant, la zimara, sa barbe effilée au vent, ses pantoufles turques et son bonnet de laine rouge, font partie de l'architecture de Venise. Le caractère de Pantalone est aussi vieux que l'homme. Le nom même de Pantalone est une façon de plus de le tourner en ridicule. Le nom semble venir de pianta- léon (plante-lion). Les anciens marchands de Venise, passaient passaient pour être dévorés du besoin de s'enrichir et de posséder chaque jour d'avantage.
 
 
 
 









Pantalone est toujours vieux, presque toujours retiré des affaires, riche, parfois pauvre, tantôt marié, tantôt vieux garçon. Terriblement avare, on dit même que: Il est si avare que, quand il se couche, il prend la peine de lier la gueule du soufflet pour l'empêcher de perdre son vent pendant la nuit. Amoureux, jaloux, il peut être violant, la colère empourpre son visage, et tire son poignard. Dans les gravures du 16ième siècle, on le voit très souvent cette arme au poing. Il y a une fatalité pourtant qui veut que Pantalone soit toujours la dupe de quelqu'un, d'un rival en amour ou de son fils, d'une servante ou d'un valet.






















PULCINELLA





Le plus ancien témoignage de l'existence de Pulcinella ( polichinelle), sur un vrai théâtre et non en place publique, date de 1618, à la fin du carnaval de Naples, ou une compagnie Lombarde annonce que l'on verra sur scène " Andréa Calesse don Policénella". Il y a eu semble-t-il  le privilège d'avoir deux pères, Macus et Bucco, personnages des 'Atellannes. Maccus était vif, spirituel, insolant, ironique tant soit peu cruel; Bucco suffisant, flatteur, sot, lâche, fanfaron, lascif, et enfin voleur. L'atavisme a du tirailler sans cesse Pulcinella entre ces deux pôles. 







 


Et de même la fatalité du nombre deux pèse sur le physique de Pucinella, il n’est que légèrement bossu, et pour faire contre poids, son ventre proéminent se mit à enfler encore. La bosse à son tour s’exagéra et, le ventre à son tour suivit le mouvement. Certains Pulcinella refusèrent toute bosse. De Maccus, il tiens son nez crochu, sa bosse et son ventre, ses longues jambes sèches qui lui donnent une curieuse allure de poulet de grain. De Bucco des joues importantes et une très large bouche. Ainsi la disgrâce physique, souffrance cornique de l’esprit amène certains à se venger d’une façon générale ou tenter de l’oublier dans  dans des plaisirs brutaux. Vers le 19ièm siècle Pulcinella devint meilleur, il retombe dans une sorte d’enfance, qui le rendit plus taquin que méchant, plus grossier que  sensuel. Il deviendra même un épicurien dans le sens populaire du mot.








LES CAPITANS 






 
 
 Les yeux du Capitan luisent autant qu’un morion, ses moustaches hérissées, son grand nez et son  immense épée frémissent d’une fureur constante, Spezza-Monti n’est pas moins terrible, lui qui ferme les yeux pour ne pas voir les membres et la chair qu’il va rogner, taillader,  trancher. Et encore Taglia-Cantoni, vêtements collants, jarrets bandés de chiffons, toque en bataille. Ils croisent le fer,feintent, parent avec des gestes simples et si violents qu’une place publique leur suffirait à peine.   
 
 
 




 
. D’autres Capitans, fourmillent, jaillissent de toute part, illustres Capitans, Italiens, Espagnoles, Français, qui habillez votre livrée avec les seuls turbans des infidèles dont vous avez tranché la tête ; bourreaux des cœurs aussi. Les femmes toutes les femmes penchent sur votre manteau quand vous passez dans la rue...Vôtre  langage est ampoulé, agaçant. Un foutre de guerre-bourreau- des-cœurs un peu frustre. Son comique risque d’être déplaisant ou très épais :
  << Tous m’aime , et tous me craint
Soit en paix, soit en guerre Je croquerais un prince aussi bien qu’un oignon.>>


 



 Les premiers Capitans,  ceux du 14ième siècles étaient Italiens et d’une poltronnerie sans limite. Sous la domination Espagnole le Capitan devient Matamoros, s’habille ‘selon la nation’ et bafouille Castillans, sans perdre un gramme de son ridicule. Arlequin et sa batte suffise à terroriser le guerrier. Peu à peu le style espagnole s’est substitué complétement au style italien. Cyrano de Bergerac qui mélangeait à son extravagance  mais bien certaine valeur des gasconnades à faire frémir, était aussi un Capitan.








SCARAMOUCHE





 Il aime toutes les femmes, toutes les bouteilles,pourvu qu’elles contiennent quelque chose qui ressemble à de l’amour ou à du vin. Souvent valet d’un homme de peu, vante l’ancienneté de sa famille. Le noir Scaramouche se plait dans des intrigues compliquées qui n’ont rien de politique. Il s’agit de généralement de détrousser le premier passant venu, ou son propre maître, sans récolter ni plaies ni bosses, ni ennuis d’aucune sorte, c’est là ou il excelle, souple comme l’anguille. Tel apparait dans les grandes lignes le personnage fixé au 17iè siècles par l’illustre Scaramouche Tibério FIORELLI qui éveilla peut être en MOLIÈRE sa vocation pour le théâtre.













PEDROLINO ou PIERRO















Même personnage, ils datent de la  seconde moitié du 16ièm siècles, né dans l’emploi de valet, mais semble bien différent des autres valets de la Comédia Dell’ Arte, jeune, décoratif, honnête , il peut jouer les amoureux charmants, mais avec les soubrettes. Les valets selon la terminologie théâtrale conventionnelle, jouent toujours par deux, indispensable pour que des étincelles comiques puissent jaillir de l’entrechoc de leurs caractères différents.....













LES FEMMES.







Les seules noms de ses amoureuses tendres ou perfides, de ces servantes honnêtes ou rouées, aimables et non serviles, ont le don de faire rêver. Les doux noms caressants et sonores, des comédiennes de l’Art, possèdent les vertus des musiques des parfums, pour nous faire voyager hors du temps, rejoindre les villas de Baies et de Cappoue, les festins et les spectacles raffinés de ce que l’on à bien voulu appeler la décadence romaine. Par eux nous nous retrouvons en compagnie de ces femmes, sensuelles et cultivées.





C’est  bien la terreur d’un retour toujours possible des grandes fêtes païennes, fêtes de la chair et de tous les sens, qui semble avoir hanté l’église jusqu’au seuil de la Renaissance, et c’est bien à cette crainte que les femmes ont du d’être chassées du théâtre par le monde chrétien, pendant 16 siècles. Lorsqu’elles y reviennent avec les grandes troupes du 16ièms siècle, leur exclusion n’est levée qu’en certains états italiens et durera encore, en plein 18 ième siècles.  L‘Antiquité a souvent préféré faire tenir les rôles de femmes par des éphèbes. En France et en Angleterre, jusqu’en 1672 environ, ce sont encore des jouvenceaux qui tiennent les rôles de jeunes premières et d’ingénues. On imagine le plaisir éprouvé par les parisiens de 1577 à voir de vraies femmes scène parmi les troupes de la Commédia Dell’Arte.






La tardive apparition des femmes sur la scène suffirait à expliquer pourquoi les personnages féminins de la Comédia Dell’Arte ne sont pas des caractères formés par une ancienne tradition, comme un Pulcinella ou un Arlequin. L’histoire d’Isabelle, de colombine, de Zerbinette, serait plutôt celle de la comédienne elle-même. On leur demandait d’êtres jolies, d’avoir de la grâce, une agréable voix, de danser et d’être musiciennes. Seules parmi toutes la Catarina ( la chanteuse) semble l’héritière indéniable d’une très antique tradition.
Parmi les chanteuses italiennes, il en était qui mêlaient leurs chants de danses acrobatiques ou jouaient de la viole sur une corde raide. En venant en France les Italiens n’avaient abandonné ni la Ballerine, ni la Chanteuse.











LES AMOUREUSES LES AMOUREUX


Comme les noms, les types et caractères des Amoureuses varient  de puis la noble, pure et tendre amoureuse, jusqu’à la rouée, la coquette , l’apprentie courtisane que l’Amour sauve de la débauche et la courtisane dont les bons et mauvais tours finissent par la mener en prison. Début 17ièm siècles les Amoureuse deviennent Renemia, Lucia, Pandolfina, Virginia, Diana, Rausora, Rosaline, Ortensia ect...Puis Colombine, florineta, Isabella, Silvia, Camilla....
 











Puis les Amoureux, Flavio, Ottavio, Rosiario, Silvio, Mario ect...Amoureux de la Comédia dell’Arte sont toujours fringants, et un tout petit peu ridicules.
Les rôles des amoureux dans la Comédia dell’Arte ont été souvent tenus, par des poètes,des gentils-hommes et même par des chefs de troupe. L’importance donnée à cet emploi vient de ce qu’il ne peut être tenu dignement que par un acteur cultivé, élégant et d’imagination raffiné. Comme les Amoureuse les amoureux  au beau visage portent pas de masque et n’ont pas de costumes caractéristiques. Ils suivent la dernière mode de l’époque à laquelle ils appartiennent.










Quels que soient les noms des amoureux de la Commedia Dell'Arte, ils n'ont pas d'autres caractère que d'être amoureux. Leur emploi consiste beaucoup plus à traduire une manière d'être qu'une personnalité. L'amoureux doit jouer avec entrain et bien peindre les passions outrées. Il doit être jeune, de belle prestance et bien élevé, galant voire un peu maniéré. c'est aussi le cavalier servant qui se fait vaguement entretenir. 
 







  Maria CASARES  Jean-Louis BARRAULT
"Les enfants du Paradis" 





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LA COMMEDIA DELL’ARTE a toujours eu prise sur les hommes d’imagination, à la façon de ces îles lointaines aux noms sonores et parfumés, dont on rêve avec le plaisir inavoué d’être bien sur de ne jamais les visiter et encore bien moins, de pouvoir les situer sur aucune flaque bleue de la carte du monde




Slavia Polunin



BIBLIOGRAPHIE



Textes extrait de l'excellent livre
LA COMMEDIA  DELL’ARTE ‘ de l’écrivain  Pierre Louis DUCHARTRES

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